Annus horribilis… Plus que jamais cette expression créée par la reine Elisabeth II en 1992 peut être resservie par
les vignerons provençaux, en cet été 2020, frappés par une double, voire triple peine. Il y eut, d’abord, la taxe décrétée par le grand blond sans chaussure noire, mauvais humoriste à ses heures, et qui préside encore aux destinées de la première puissance mondiale, accessoirement première importatrice des rosés provençaux. Ensuite s’est produit, sur certains terroirs, un gel cruel, mort noire sur feuillage vert tendre, causant par endroit des pertes de récolte
assassines. Puis mars est arrivé avec le coronavirus, le confinement, la fermeture des bars et restaurants, et des chiffres d’affaires très fortement en baisse pour nombre d’entreprises du secteur. On peut difficilement envisager pire !
Alors on se rappelle que dans son discours de Guildhall, Her Majesty Queen Elizabeth II avait utilisé cette expression en forme de clin d’oeil à l’annus mirabilis, décrite en 1667 dans un poème, par John Dryden. Des temps miraculeux succéderont-ils à l’horrible ? On ne peut que le souhaiter. Tôt dans la crise, les professionnels se sont mobilisés. Télétravail ou non, les personnels du Conseil interprofessionnel des vins de Provence ont échafaudé des stratégies pour l’après confinement ; le but : relancer l’activité économique du secteur par le biais d’actions de proximité.
Bon choix, au demeurant, puisque la
Région Sud, par le biais du Comité Régional du Tourisme, a travaillé elle aussi afin de
promouvoir la Provence en menant des actions un peu partout en France avec pour slogan « on a tous besoin du Sud ». Nous avons aussi tous besoin de Provence, de senteurs et de saveurs…
Lavande, cigales, sable, pins, olives et grande bleue aideront à passer le cap et transformer l’horrible en merveilleux. Et le rosé aussi, aura son mot à dire et son action à mener. Car le millésime 2019 est séduisant. Alors, avec passion, mais aussi modération :
Aux rosés citoyens,goûtez le chicoulon,buvons, rions…
Par Michel Egéa